D’où vient l’eau potable de la Côte de Nacre

Quels sont les forages alimentant les communes, quelle est la qualité de l’eau et quels sont les projets pour améliorer les choses. Point sur la distribution de l’eau potable.

Pourquoi ? Comment ?

Qu’alimente la nouvelle usine d’eau potable de Louvigny ?

La nouvelle usine de production d’eau potable de Louvigny fonctionne. « Même si les travaux ne sont pas achevés, elle remplace l’ancienne », s’exclame Daniel Françoise, le président de Réseau, syndicat mixte de production d’eau potable. Elle peut désormais produire, depuis début décembre 2016, jusqu’à 30 000 m3 d’eau par jour. L’eau est pompée dans l’Orne et recyclée en eau potable. Elle alimente notamment les communes de Caen, Mondeville, Hérouville-Saint-Clair, Blainville-sur-Orne et Ouistreham. « Et depuis le 1er janvier 2017, avec la loi NOTre, Réseau se charge aussi, en plus de la production, de la distribution d’eau à Lion-sur-Mer, Colleville-Montgomery, Hermanville-sur-Mer, Ouistreham et Bénouville », complète le président.

Pourquoi Ouistreham a eu besoin de l’eau de Réseau ?

Depuis 2006, la Ville a intégré Réseau pour bénéficier d’un apport supplémentaire d’eau potable  via l’usine de Louvigny, en plus de ses deux forages locaux. Elle est aussi alimentée, pour une petite partie, par le Sivom de la Rive droite de l’Orne. « Et ce afin d’éviter, comme cela leur était arrivé pendant l’été avec le surplus de touristes d’avoir de l’eau salée au robinet », précise Daniel Françoise. Près de 80 km de canalisations avaient été construits à cet effet pour acheminer l’eau depuis Mondeville pour rejoindre Ouistreham en passant par Blainville-sur-Orne.

Quelles sont les communes gérant encore leur distribution d’eau ?

Certaines communes de la Côte de Nacre ont décidé de conserver la compétence distribution d’eau jusqu’en 2020 sans la confier à Réseau qui gère cependant la sécurisation des captages. Le syndicat d’eau de Bernières-sur-Mer, Langrune-sur-Mer, Saint-Aubin-sur-Mer. Et celui de Douvres, Plumetot, Cresserons, et Luc-sur-Mer qui l’a rejoint depuis le 1er janvier. Et s’il y a un souci, « nous sommes en raccordement entre syndicats pour garantir la distribution à chaque fois », rappelle Jean-Michel Godet, président du syndicat d’eau de Douvres. Saint-Aubin-d’Arquenay, Périers-sur-le-Dan et Mathieu dépendent du syndicat de la Source de Thaon. Bénouville est alimentée par Blainville-sur-Orne.

Où sont implantés les forages ?

« Nous avons deux captages à Douvres-la-Délivrande dans des nappes phréatiques et un captage à Luc-sur-Mer » , explique Jean-Michel Godet, président du syndicat d’eau de Douvres, Plumetot, Cresserons, et Luc-sur-Mer. « Ils se situent au milieu d’habitations et sont sous la responsabilité de Réseau pour la sécurisation des périmètres ». Le syndicat Bernières-sur-Mer, Langrune-sur-Mer, Saint-Aubin-sur-Mer pompe son eau potable dans trois nappes phréatiques à Langrune-sur-Mer. « Cette eau est acheminée dans le château d’eau de Tailleville pour ensuite alimenter les trois communes », ajoute François Palao, président de ce syndicat d’eau. Il existe deux forages à Ouistreham, deux à Lion-sur-Mer et deux à Courseulles : la Ville gère sa distribution d’eau et est en régie municipale.

Quelle est la qualité de l’eau potable ?

Dans l’eau de Saint-Aubin-sur-Mer, Langrune et Bernières-sur-Mer des pesticides ont été détectés « Pour y remédier, nous avons fait construire une usine de charbon actif pour les supprimer », rappelle François Palao. Mais cette eau est aussi chargée en nitrates. « C’est pourquoi nous avions adhéré à Réseau en espérant bénéficier des eaux du marais de Vimont afin de la mélanger avec la nôtre pour abaisser le taux de nitrate. Mais cela fait presque dix ans qu’on y attend un forage ». Et pas question de bénéficier de l’eau de l’usine de Louvigny : « C’est déjà juste pour Caen et les communes qui en disposent. Ils envisagent même de pomper au niveau de La Prairie ».

Dans un des forages de Lion-sur-Mer, du bentazone (gaz toxique) est apparu. « Nous en cherchons l’origine pour mettre en place des mesures de protection », explique Daniel Françoise, président de Réseau. « Nous avons en projet d’y construire une unité de décarbonisation ».

Quant à Ouistreham, l’UFC-Que choisir dans son étude parue en février 2017 avait noté pour 2016, une qualité d’eau moyenne à cause d’un fort taux de chlore dans l’eau potable.

Source Ouest France Nathalie TRAVADON et photo du 21 mars 2017

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